
Ce concert nous transporte métaphoriquement à l’ombre d’une forêt touffue, au milieu de la nature la plus sauvage et la plus puissante. D’une part, nous profiterons d’une musique inspirée par les paysages captivants d’Écosse et ses falaises à l’infini ; d’autre part, nous entendrons une histoire de druides et d’esprits qui se déroule dans les montagnes escarpées du Harz, la plus haute cordillère du nord de l’Allemagne. Ce sont des œuvres de jeunesse du compositeur allemand Felix Mendelssohn, des partitions qui se comprennent mieux ensemble et qui nous parlent d’un passé fait de magie et de légendes ancestrales.
Nous pouvons retracer l’origine de la Symphonie no. 3, connue comme L’Écossaise, alors que Mendelssohn réalisait son premier voyage en Grande Bretagne, en 1829. L’un des lieux qu’il put visiter durant son séjour fut la chapelle en ruines de Holyrood, à Édimbourg, où « vécut et aima » Marie Ière d’Écosse. Le jeune compositeur, très ému, décrit comment « l’herbe et le lierre poussent sur l’autel brisé » : c’est ainsi qu’il contemple un édifice en ruines où « le ciel clair tournoie ». À partir de cette image si romantique, il compose, douze ans plus tard, une partition de quatre mouvements enchaînés : le premier plus sombre et tourmenté, un second joyeux et bref – qui prend les caractéristiques mélodiques et rythmiques de la musique populaire écossaise –, un troisième mouvement lent représente une lutte entre l’amour et le destin, et un final où résonnent des danses folkloriques de ces terres.
Dans un autre ordre de choses, Die erste Walpurgisnacht est basé sur un poème du célèbre Johann Wolfgang von Goethe qui explique comment un groupe de païens veut célébrer l’arrivée du printemps et du beau temps par un rituel sacré. C’est le mois de mai et le froid est parti, voilà un motif de joie. Désormais, les femmes les préviennent : ces fêtes sont interdites par le christianisme, le nouveau régime des conquérants (des despotes et des intolérants). Mais ils finissent par trouver la solution : ils s’arment de fourches, utilisent la figure du diable et des monstres de l’enfer et effraient les gardes de leurs cris et leurs feux de joie. Tout cela est magnifiquement rendu dans cette grande cantate en neuf mouvements, créée en 1833 et finalement publiée en 1843 qui, aujourd’hui encore, nous touche profondément. Bien que le thème se déroule dans un lointain passé, il reflète la réalité actuelle de nombreuses personnes opprimées et invite le public à ouvrir les yeux et à croire en la tolérance.
Concerts:
- Saint-Sébastien-Donostia, 24 août 2025
- Philharmonie de Paris, 13 octobre 2025
- L’Auditori, Barcelone, 14 octobre 2025